Zardoz (1974)

Ici, il s´agit d´imaginer un remake américain de Holy Mountain de Jodorowsky, avec Sean Connery, Pony-Tailed, Fuman-chu-ed, en caleçons rouges, en bottes d´eau et avec un GUN ! C´est l´histoire du barbare Ze qui traverse du côté des immortels qui ne savent plus quoi faire de leurs peau même s´ils possèdent des pouvoirs psychiques-téléchinésiques qui font cling-cling (des bruits de clochettes). Les immortels ont beau utiliser des prismes de crytal pour examiner les intentions de Zed, celui-ci, parce que c´est Sean Connery résiste. En vérité, Zed veut les remettre à jour sur le concept de la mort. Je vais m´arrêter ici de peur de devenir cohérent ou pertinent dans un contexte qui ne s´y prête pas !

Pas de cote.

The incredible melting man (1977)

C´est en parcourant IMDB (un site qui partage visiblement des valeurs différentes des nôtres) que nous avons trouvé the the Incredible melting man. C´est pour tout dire la côte qui lui a été attribuée qui a attiré notre attention : 3,2. Comme notre mission est de tirer des films de l´oubli ou de la dérision, nous y avons vu une occasion en or. Le synopsis est d´autant plus convaincant : c´est l´histoire d´un astronaute qui s´est aventuré trop près de Saturne et qui a contracté une certaine maladie qui courre dans l´espace et qui a pour principale symptôme de faire fondre le tenant en un espèce de coulis bouetteux. Fort heureusement (?), qui en souffre peut se maintenir  en vie en dévorant d´autres humains. Avec un scénario aussi intelligent, il est décevant que le film ait (visiblement) reçu aussi peu de financement. Fait divers : le film devait, à la base, être une comédie satyrique, mais au cours même du tournage, les producteurs ont décidé de le détourner vers un film sérieux, afin de maximiser les profits. Ils doivent être riches ! Cela dit, on voit à quel point la limite entre le sérieux et le non-sérieux peut se confondre dans le monde du film B.

Cote : 6 / 10 (que les 1500 qui ont voté sur Imdb aillent chez le diable)

Cat People (1982)

Cat People de Paul Schrader est en fait un remake d´un classique de Jacques Tourneur, filmé quarante ans plus tôt. C´est l´histoire d`Elena, une femme au passé plus ou moins obscur, qui retrouve son frère en Nouvel-Orléan. Son frère lui avoue le terrible secret de sa famille : elle est accablée d´une malédiction égyptienne qui les condamnes à avoir des relations incestueuses entre frères et soeurs sans quoi ils se transforment en panthères jusqu´à ce qu´ils daignent tuer quelqu´un. En anglais : «We are an incestuous race, we can only make love to our own, otherwise we transform, and before we can become human again, we must killl.». Malheureusement Elena s´est éprise d´un gardien de zoo qu´elle préfère à son frère et il lui faudra l´essayer pour le comprendre. Ce que les années quatre-vingt ajoute au (autrefois) terrifiant Cat People ? Un peu de cul, de sang et une trame sonore signée David Bowie. Ça se refuse pas !

Cote : 7 / 10.

Videodrome (1983)

Les années 80 ont un charme irrésistible, en plus d´être une époque particulièrement prospère pour le cinéma de l´horreur et de l´étrange. Dans ce classique de David Cronenberg, ont atteint un état hallucinatoire où la matière, la technologie et le corps (le sang!) ne font plus qu´un. C´est un vrai cauchemar d´insomniaque, avec des passages gores aussi inusités qu´appréciables. Si vous pensez que le cercle (Ringu, ou the Ring) a touché quelquechose avec son fameux passage de la télévision, attendez de voir ce thriller où le magnétoscope se rebelle contre l´homme.

Cote : 8 / 10

Teorema (1968)

Teorema, qui s´inscrit en plein milieu de la carière du notable Pier Paolo Pasolini, est un film parfaitement singulier. Un mystérieux jeune homme est reçu dans une famille modèle et bourgeoise, mais à peine est-il arrivé que des tensions sexuelles se manifestent à travers ses moindres interactions avec les membres de la famille. Peu en faut-il que déjà, la bonne, prise de chaleur, préfère tenter de mettre fin à ses jours plutôt que de succomber à la tentation de sauter au cou du jeune homme. Or le jeune homme l´en empêche et lui donne ce qu´elle désire: son pain. Un à un, le mystérieux étranger, par un pouvoir d´attraction absolu, amènera chacun des membres de la famille, c´est-à-dire la jeune fille, l´adolescent, la mère et le père, à l´horizontale. Une fois le pain réparti entre tous (les enfants déflorés et les parents, cocus) chacun d´eux aura droit à une ultime révélation. Rien à ajouter !

8,5 / 10

Bad Taste (1987)

Peut-être certains ont-ils entendu parler de Peter Jackson pour des titres tels the Lords of the Rings ou King Kong. Or il s´agit de titres récents et outrageusement commerciaux que nous dénigrons ouvertement, qu´il a tourné après sa maladie (il n´y a pas d´autre explication possible pour justifier sa chute vers le nul). Car avant qu´il ne tombe malade (vers le milieu des années 90 supposons-nous) P. Jackson appartenait à une autre catégorie de réalisateurs, de loin plus honorable et nous nous permettons aujourd´hui d´en faire l´ovation en présentant Bad Taste, son premier long-métrage. Le film s´adresse à ceux qui ont le goût (ou le besoin) du gore, des extraterrestres, de l´absurde, des fusils, des acteurs douteux (dont Peter Jackson fait lui-même partie). S´il est vrai que court du film se gâche un peu vers la fin par d´incessants tirs de mitraillette (on ne sait même plus où, quoi tirer) le début en revanche devra faire partie du panthénon des meilleurs scènes de poursuite.

Cote : 7 / 10

Carnival of souls (1962)

Carnival of souls apparait sur plusieurs listes internautes des 50 ou 100 meilleurs films d´horreur et est réalisé par un one-timer : Herk Harvey. C´est  l´histoire de Mary qui survit miraculeusement à une noyade lors d´un accident de voiture sur un pont. À peine est-elle rétablie qu´elle se fait engager comme joueuse d´orgue dans une église au fin fond du Kansas. Or son accident lui a laissé des traumas qui se manifestent sous formes de visions lugubres, à moins que ce soit réellement le royaume des morts qui réclame son âme qui lui était dûe lors de l´accident ?

Carnival est un film indépendant ne laisse pas sa place qui pour l´époque mais qu´aujourd´hui certains pourraient trouver dépassé. Il faut savoir l´apprécier pour ce qu´il est, soit un suspense-horreur (fait peu de temps après psycho, dont on sent l´influence) qui investit le domaine du rêve moribond. Les décors de carnaval, d´église et d´hôtel lugubre sont bien exploités pour le minuscule budget (17 000$). Les jeux d´apparitions et de visions et la sublimation graduelle de l´héroine à la folie sont tous à l´honneur de la mise en scène. Foutrement dommage que Herk n´ait fait qu´un long-métrage.

Cote : 6.8 / 10

Invasion of the body snatchers (1956)

À la croisée de l´horreur et de la sc-fi, ce classique de Don Siegel est un to-be-seen. Body Snatcher est un film de pure paranoia. De mystérieuses créatures venues de l´espace qui ne semblent pas disposer de corps propres infiltrent des corps humains et prennent possession de leurs esprit durant la nuit. Seul changement notable: les humains possédés sont dorénavant dépourvus de toute émotivité. Mais comment être certain qu´une telle menace s´opère ? Seul quelqu´un de perspicace et de viril comme le docteur Miles Bennell saura percer le mystère. Mais saura-t-il convaincre ses pairs à temps ? 

 Don Siegel réussit, sous le camouflage du B, à créer une allégorie de la peur de la menace rouge qui hante les États-Unis lors de la guerre froide. Les body snatchers sont-ils des espions soviétiques?  Est-ce que le communisme et ses valeurs d´égalité transforme les êtres humains en légumes sans affectivité ni personnalité ?

Cote : 8 / 10

Forbidden Planet (1956)

Avant même que l´homme mette le pied sur la lune, les retentissants succès de Star Trek ou les ignobles Star Wars, Fred M. Wilcox, comme plusieurs directeurs de films B des années 50, anticipe l´exploration spatiale à sa façon. À bord d´une soucoupe volante, un équipage uniquement consitué d´hommes «18 competitively selected super-perfect physical specimens with an average age of 24.6 » (on est à une époque où une Julie Payette serait une honteuse aberration ) doit faire un rapport sur la mystérieuse planète Altair-4. À peine nous approchons nous que le docteur Morbius, unique survivant (mise à part sa pulpeuse fille) de la précédente  mission d´éclairage lance un message très clair : foutez le camp, c´est dangereux ici! Quoi de mieux pour stimuler les couilles du comandant John J. Adams  interprété par LIESLIE NIELSON. Les voilàs qui débarquent sans casques sans suits armés de fusils aux lasers coloriés à la main dans les décors en carton de la planète Altair-4. Le comandant saura-t-il vaincre la créature du ÇA «the monster from the id» et se taper en dessert la pulpeuse fille du docteur ?! Le robot Robbie est-il gentil ou méchant ? Est-ce qu´il mord ou il lèche ?

The Forbidden Planet est probablement l´un des usages les plus intelligent de la théorie freudienne et aborde les dessous de l´homme avec beaucoup de nuance. C´est de plus un excellent cours de physique appliquée.

Cote : 7,7 / 10